C'est quoi ce film ?!


Samedi 19 novembre, projection du film de Marcel Trillat, « les Prolos » (2002).
Après une brêve introduction, en présence de 50 personnes, le film est lancé sans problème technique grace à notre super régisseur J-L qui nous permet de mettre en place nos animations dans des conditions excellentes et très professionnelles.

Marcel Trillat est auteur, réalisateur, mais aussi et surtout journaliste de conviction. Elu CGT pendant toute sa carrière. Il se définit lui-même comme un « Homme de gauche ».
Il entre à l'ORTF en 1965 en collaborant au magazine Cinq colonnes à la Une. Directeur adjoint de l’information en 1989, administrateur de France Télévisions de 2001 à son départ en retraite en 2006, ses principes éthiques et convictions franches lui ont valu des déboires. Il est licencié en 1968, mis à l'index par la CGT en 1984 et il réussi l’exploit d’être "mis au placard" de France 2 par la droite en 1986 et par la gauche en 1991.
« Les prolos » constitue, après « 300 jours de colère », et avant « Femmes précaires », le deuxième volet de la trilogie de Marcel Trillat consacrée au monde du travail et à sa face cachée. Il ambitionne de répondre à différentes questions : qui sont les ouvriers aujourd’hui ? Quelles sont leurs aspirations ? Quelles armes leur reste-t-il pour défendre leurs droits ? Quels sont leurs engagements ? Ont-ils conscience d’eux-mêmes et de leur utilité dans la société ?
Pour répondre à ces questions, Marcel Trillat crée un panel représentatif. Il pose sa caméra dans 6 usines de France
A Vénissieux, dans l’usine "Renault trucks", une usine classique où l’inventivité des ouvriers est récompensée par un système de points. A Beauchamp dans l’Oise, dans l’usine 3M, fabriquant Post-it et abrasifs. Dans une usine "modèle" où directeur et syndicalistes travaillent en co-gestion pour éviter licenciements et restructuration. Dans une usine de sous-traitants employés par les chantiers de Saint-Nazaire. Dans une petite usine d’équipement électrique en milieu rural. Enfin, le réalisateur s’intéresse à la condition des employés immigrés soumis à des horaires et des conditions de travail inhumaines.

Extraits d’une interview de 2006, que vous pouvez retrouver sur le site des programmes de France2, accordée au journaliste Mehdi Lounis,

Pourquoi un film sur les prolétaires ?

M.T : Parmi les choses que je portais en moi depuis très longtemps et que j'avais envie de faire avant de partir en retraite, il y avait ce que deux sociologues ont appelé dans un très beau livre un "retour sur la condition ouvrière"1. J'ai eu l'occasion, à plusieurs reprises, de faire des documentaires ou des reportages sur le monde ouvrier, et il me semblait que les hasards de la vie m'avaient un peu éloigné de ce genre de sujet. J'avais envie d'y revenir. Que sont devenus les ouvriers ces trente dernières années ? Qu'est devenue ce qu'on appelait la classe ouvrière ? Je suis issu d'un milieu modeste - mes parents était de petits paysans - et ce monde ouvrier est mon monde d'origine. Donner la parole à cette partie de la population qui ne l'a jamais, c'était aussi une manière de lui être fidèle.

Votre engagement militant a-t-il à voir avec ce choix, de faire un film sur les prolétaires ?

M.T : Quand j'entends, ici ou là, des gens très sûrs d'eux nous expliquer qu'il n'y a pratiquement plus d'ouvriers en France, et qu'à vrai dire on s'en passe très bien, ça me trouble, et j'ai envie d'aller voir ce qu'il en est vraiment. Ne serait-ce que pour pouvoir leur dire : "Arrêtez de dire n'importe quoi !"

Interview de Marcel Trillat

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